Hong Kong – Le Souvenir Français de Chine présent à la cérémonie en mémoire des Forces Françaises Libres du 8 décembre 2013

HONG KONG
Hong Kong rend hommage aux Forces Françaises Libres
by asia online • 15 janvier 2014 •

Le 6 décembre 2013, les classes de Premières ES-L eurent l’honneur de participer à un événement particulièrement marquant et riche en émotion : une cérémonie en l’honneur des soldats ayant combattu à Hong Kong lors de la Seconde Guerre mondiale. Pour marquer l’occasion, les petites filles d’un de ces combattants sont venues de France. Étaient aussi présents les représentants du Souvenirs français de Chine, un association qui défend le devoir de mémoire, le consul général de France à Hong Kong, et des représentants militaires français, hongkongais et anglais… Pour cet événement, nous avons monté une chorale pour interpréter Le chant des partisans.

Leur histoire est peu connue mais elle mérite d’être sue afin que ces hommes sortent de l’oubli. Durant la Seconde Guerre mondiale, les Français vivant à Hong Kong suivaient de près le déroulement de la guerre. Alors, en entendant l’appel du général de Gaulle, réfugié à Londres, ces Français du bout du monde décident de ne pas collaborer et se rangent du côté des résistants. Louis Reynaud, consul de France à Hong Kong, envoie alors courageusement ce télégramme à Londres : « Groupée autour de moi, la colonie française de Hong Kong s’indigne contre toute idée d’armistice et de paix séparée, et se révolte à la pensée d’une telle trahison qui déshonorerait la France à jamais vis-à-vis de nos alliés et de l’humanité ! ». Ce courage et cette résistance se retrouve un an plus tard chez les Français de Hong Kong. Au même moment que la bataille de Pearl Harbour, le 8 décembre 1941, les Japonais envahissent Hong Kong. Nombreux sont ceux qui s’engagent dans le Corps Volontaire de Défense pour se battre aux côtés des Britanniques.

Ce fut le cas de Roderick Egal, dont les petites-filles, Marion et Véronique, nous ont raconté l’histoire. Après avoir combattu à Verdun pendant la Première Guerre mondiale, d’où il ressort avec un bras endommagé et décoré de la Légion d’honneur, il part faire fortune en Chine, à Shanghai. Dès 1940, il s’inscrit dans le mouvement France Libre, ce qui signifie prendre beaucoup de risques et faire des sacrifices. Dénoncé à Shanghai, il fut emprisonné à Saigon, échangé contre un navire d’opium et, une fois relâché, se retrouve à Hong Kong. Il se bat lors de l’invasion et est à nouveau fait prisonnier pendant trois ans et demi. Très affaibli par cette captivité, il décède le 29 décembre 1947. Ses petites-filles ont tenu à lui dire lors de la cérémonie, avec beaucoup d’émotion, « à quel point est symbolique cet hommage qui t’est rendu, ici, aujourd’hui, à ta bravoure, par des Français sur cette terre historiquement anglaise et désormais chinoise. »

La stèle en mémoire des Français Libres de Hong Kong a été inaugurée en 1948 au cimetière militaire de Stanley.
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1_Stele
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2_Discours consul

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4_Discours Souvenir francais
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5_Chant des partisans

Pour honorer la mémoire de ces personnes qui ont pris de nombreux risques et qui sont mortes pour leur partie, et dont nous admirons le courage, notre classe de Première ES2-L a interprété a cappella Le chant des partisans. Comme le décrit M. Drémeaux, représentant du Souvenir français de Chine à Hong Kong : « véritable chant de guerre, c’est aussi une ode désespérée pour la liberté. ». Le chant des partisans est l’hymne emblématique des résistants. Chanté à l’origine par une réfugiée russe à Londres du nom d’Anna Marly, il fut ensuite diffusé sur Radio Londres. C’est sur cet air que les paroles françaises furent écrites par Joseph Kessel et Maurice Druon pour être larguées ensuite par avion dans la France occupée. Le chant devint si célèbre qu’il fut même question d’en faire l’hymne national ! A nous donc cette lourde tâche d’interpréter ce chant, ce que nous avons fait avec beaucoup d’émotion sous la direction de Patrick Lebaindre. Quand ce fut notre tour, nous étions entouré de silence. La voix de nos deux solistes commence à raisonner dans ce paisible cimetière. Au premier couplet, les filles mettent leurs voix à l’unisson et sont ensuite rejointes par les voix masculines. Alors le chant ne cesse de monter en puissance. Avec conviction, nous énonçons ces belles paroles au seul rythme d’un tambour plat et creux. Enfin nos voix descendent jusqu’au murmure, et le tambour seul se fait entendre une dernière fois. Silence. Après quoi, le clairon de l’école navale de Hong Kong a sonné. Nous avons déposé, avec le consul général Arnaud Barthélémy, une gerbe près de la stèle. Clairon à nouveau. Minute de silence.

« Ami entends-tu le vol noir des corbeaux sur nos plaines … ». Ce chant restera longtemps gravé en nous, comme il l’est pour beaucoup de Français. Nous avons tous beaucoup appris de cette cérémonie, notamment l’importance et le poids du devoir de mémoire, et que c’est à nous, nouvelles générations de ne pas oublier. À nous de garder en vie le souvenir de ceux qui sont morts pour notre patrie et pour la liberté.

Annabelle FACI, Première ES2

Photos : Pierre Seillier